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Si l’on en croit le Financial Times, qui s’avance rarement à la légère, le Parlement européen, emmené par l’Allemagne sur ce coup, considèrerait que cette fois la coupe est bien pleine au sujet du numéro un mondial de la recherche internet, Google. Devant l’inertie du géant américain pour modifier réellement ses critères de recherche afin d’éviter de favoriser ses propres services dans les résultats, devant encore le refus d’accorder un droit d’accès au code source du moteur de recherche (afin de vérifier qu’il n’existe pas de « biais » vers les services Google), l’exaspération puis la fronde auraient finalement atteint un point de non-retour dans nombre de pays européens, tant et si bien que le Parlement de Bruxelles devrait très bientôt soumettre au vote une résolution visant à forcer Google à séparer son activité de recherche de ses autres activités commerciales.
L’Allemagne principalement, mais aussi la France et d’autres pays du nord de l’Europe souhaiteraient maintenant limiter la toute- puissance d’une société qui semble faire peu de cas de la vie privée, refuse de coopérer avec les instances juridiques, et surtout rend de facto impossible toute économie européenne autour du numérique puisque Google s’appuie sur les immenses ressources de ses revenus publicitaires pour financer de couteux services qu’il propose ensuite gratuitement au consommateur.
La galaxie Google. Comme la presque totalité de tous ces services sont gratuits, on peut se poser légitimement la question : comment sont-ils financés ?
Car là est sans doute le gros soucis de Google, dont le poids et domination dans nombre de secteurs n’ont jamais été en eux-même répréhensibles. Le soupçon qui pèse sur Google depuis quelques temps, et pour tout dire depuis l’explosion de ses activités très diversifiées allant de l’OS mobile à la voiture sans chauffeur, c’est que Google s’appuierait sur les revenus de la publicité en ligne, soutenus par la position ultra-dominante du moteur de recherche, pour financer des activités et des services qui non seulement ne pourraient exister sans cela, mais sont en plus proposés gratuitement sur le marché, empêchant de facto toute concurrence sérieuse de pouvoir ne serait-ce qu’émerger (ou alors avec une part extrêmement congrue).
En désirant « casser » Google en plusieurs entités économiques distinctes, l’Europe voudrait sans doute que le créateur d’Android fasse ce que beaucoup d’autres entreprises , y compris américaines, ont déjà fait depuis longtemps, c’est à dire bien séparer les différentes activités au plan comptable, les découper en branches ou filiales, et lorsque celles-ci ne rapportent plus d’argent, les fermer.
Sony, Samsung et bien d’autres ont déjà des branches distinctes séparées par leur type d’activité; lorsque Sony ne gagne plus d’argent avec ses Vaio, il finit par vendre ses ordinateurs. Et même les autres entreprises (comme HP, Microsoft ou Apple par exemple) qui cumulent plusieurs activités sous une même bannière, font bien le distingo dans leurs comptes fiscaux entre les services et le hardware; et là encore, il vaut mieux que chaque partie soit rentable indépendamment des revenus d’une autre partie. Chez Google, les revenus publicitaires composent 90% des revenus globaux, il ne reste donc que 10% des recettes pour les Google-Car, Android, les robots de Boston Dynamics et la myriade d’autres projets en cours. Cela fait peu, très peu.
S’il s’avère que Google finance les « pertes » possibles de ces multiples activités par les revenus de sa position ultra-dominante dans la publicité, il s’agira alors bien d’un abus de position dominante, et d’un abus d’autant plus grave que Google ne finance pratiquement que des services qui ont vocation à être proposés gratuitement au consommateur, et qui donc ont d’autant plus de chances de tuer définitivement le modèle économique classique « payant » en face (et au passage toutes les sociétés qui en vivent).
Google s’est depuis peu lancé dans les robots; mais financés avec quel argent ?
Depuis Android (gratuit), il ne reste plus qu’iOS à pouvoir résister, depuis Youtube (gratuit), les services identiques payants ont tous fermé boutique, depuis Google Maps, Google Office etc.. l’ensemble des sociétés qui s’appuyaient sur la vente de software avec des services équivalents sont aujourd’hui dans la tourmente. Même Microsoft commence à se faire grapiller de la part de marché par les Chromebooks aux US, des Chromebooks dont l’OS est offert là encore totalement gratuitement aux fabricants.
En proposant le démantèlement de Google en entités distinctes, l’Europe vise ici à rétablir une certaine logique économique : si, simple supposition, les activités de Google devaient souffrir d’être séparées du moteur de recherche (et de ses revenus), alors c’est que celles-ci n’étaient pas viables en elles-même (et qu’il est donc normal qu’elles disparaissent); si elles prospèrent, c’est bien que le démantèlement n’a pas fondamentalement perturbé l’ordre des choses. Encore faut-il que l’Europe parvienne à ses fins…
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12 Dec. 2024 • 14:49
12 Dec. 2024 • 13:09
12 Dec. 2024 • 11:45
12 Dec. 2024 • 10:15
Le fait de financer ou de promouvoir des produits ou services par les ressources financières et/ou la position dominante d’un autre service distinct est considéré comme un abus de position dominante en Europe (et aussi aux Etats-Unis). Cette considération n’a pas grand chose à voir avec la qualité intrinsèque des produits ou services proposés par Google. Google Maps est sans doute le meilleur logiciel de géo-localisation grand public disponible sur le marché, mais si les investissements colossaux de Google sur ce service sont issus des recettes d’autres services en position ultra-dominante, si Google Maps est de plus adossé à la position ultra-dominante du moteur de recherche (ce qui est bien le cas), alors cela interdit de facto à d’autres services concurrents de pouvoir ne serait-ce qu’émerger et l’on se retrouve bien dans une situation d’abus de position monopolistique (dominante suffit dans la législation européenne).
Et la gratuité, bénéfique pour le consommateur, est un élément aggravant en ce cas, puisque non seulement Google adosse ses services sur le poids gigantesque de Google Search, mais en plus ces derniers sont proposés gratuitement, ce qui interdit là encore à toute alternative payante d’émerger. Et comme la seul façon de rémunérer un service gratuit reste la pub, ironiquement, pour exister un tant soit peu, il faudrait à nouveau en passer par le système AdWords de … Google.
Google propose un système quasi idéal pour le consommateur, mais il faut être vraiment aveugle aujourd’hui pour ne pas voir que ce modèle nuit terriblement à la concurrence, sans même parler de la question de l’utilisation des données personnelles par Google.
pour ce qui est de se prévaloir d’une supériorité par son moteur : saisissons « recherchons » et « rechercher » ou « recherche internet » sur google pour s’apercevoir que google n’est pas forcément mis en avant pas une question de mots clefs.
C’est une bonne chose et pourtant…
il reste bizarre que le moteur google propose le moteur Google lol. Là c’est limite risible et démontre cette volonté de présence absolue de google par google.
Le monopole… en réalité google à presque des monopoles, c’est son but, et c’est une mauvaise choses. Google dicte et le monde s’applique à suivre les directives ! Microsoft à été critiqué et attaqué pour moins que ça!
C’est comme n’avoir comme réel alternative android (même bb fait tourner les apk) ou ios ce n’est pas une bonne choses. Pour ça que j’espère la percée de nouveau os mobile pour nous apporter de vrais alternative et pas ce contenter de ce que l’on a comme des moutons.
Évidemment il serait triste de mettre des bâtons dans une tel success story à la google mais il est sûre qu’il serait préférable de faire attention au monstre google. Et je trouve que diviser car c’est la demande les entités google serait une bonne chose à condition d’assumer financièrement les risques possibles de cette division en entités distinctes. Car cela serait sinon qu’une forme de sabotage financier à long terme du groupe google pour le destatibiser et le pousser à la faillite!
Enfin la bonne nouvelle comme pour microsoft plus on est gros… plus on se laisse surprendre et on tombe sur d’autres domaines qui apportent l’équilibre (ex microsft pc/mobile. Ou Google n’aura jamais le marché du pc pourtant il essaye désespérément mais il arrivé trop tard et avec de mauvais choix ;))