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L’Union européenne doit « redoubler d’efforts » pour ne pas se laisser distancer dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, « nouvelle frontière de la compétitivité », a averti la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
« Les premiers arrivés seront les premiers servis et la course a déjà démarré : notre compétitivité future dépend de l’intégration de l’IA dans nos activités quotidiennes », a-t-elle déclaré dans un discours au Forum économique mondial à Davos en Suisse. « L’IA peut stimuler la productivité à un rythme inconnu jusqu’à présent (…) C’est la nouvelle frontière de la compétitivité. Et l’Europe est bien placée pour devenir une championne de l’IA industrielle, utilisée pour transformer les infrastructures critiques », a-t-elle insisté.
Alors que les États-Unis et la Chine ont à ce stade pris les devants dans le développement de ces technologies, « l’Europe doit redoubler d’efforts et montrer la voie vers une utilisation responsable de l’IA », a plaidé la présidente de la Commission européenne.
L’UE s’est entendue en décembre sur une législation inédite au niveau mondial pour réguler l’intelligence artificielle, destinée à favoriser l’innovation tout en limitant les possibles dérives de ces technologies.
Face à l’essor d’outils d’IA générative américains (ChatGPT d’OpenAI, Bard de Google…), les États de l’UE craignaient qu’une régulation excessive tue dans l’œuf leurs champions naissants, comme Aleph Alpha en Allemagne et Mistral AI en France, en rendant prohibitifs les coûts de développement.
Le texte final prévoit des règles s’imposant à tous pour s’assurer de la qualité des données utilisées dans l’élaboration des algorithmes et pour vérifier qu’ils ne violent pas les droits d’auteur, et des contraintes renforcées pour les systèmes les plus puissants dans des domaines sensibles.
Pour Ursula von der Leyen, cette législation « instaure un climat de confiance » en traitant à part les situations « à haut risque » comme l’identification biométrique en temps réel, ce qui « permet d’innover dans tous les autres domaines ». L’UE compte « 200 000 ingénieurs ayant une expérience en IA » soit « une concentration supérieure aux États-Unis ou à la Chine », a fait valoir Ursula von der Leyen. Et les pays européens ont « un énorme avantage concurrentiel en matière de données industrielles », en offrant la possibilité d’« entraîner les systèmes à l’aide de données d’une qualité inégalée », a ajouté la cheffe de l’exécutif européen.
« Nous voulons investir là-dedans » et favoriser l’accès des start-ups et PME européennes aux supercalculateurs du continent ainsi qu’à des « espaces communs de données dans toutes les langues de l’UE », pour que l’IA « fonctionne aussi pour les non-anglophones », a-t-elle souligné.
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