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Les débats font rage pour savoir quand et comment l’intelligence artificielle sera l’égale de l’homme. Du côté de Sam Altman ou d’Elon Musk, c’est la course à l’échalote et la promesse que l’IAG (Intelligence artificielle générale) est pour après-demain, les deux entrepreneurs envisageant même dans une posture quasi schizophrénique la possibilité que ces IA détruisent un jour l’humanité. A l’autre bout du spectre, il y a Yann Le Cun, le pape de l’Intelligence artificielle et patron de l’IA chez Meta, qui considère que l’IA actuelle n’a même pas l’intelligence d’un chat et que l’IAG est très loin d’arriver, ce qui repousse d’autant les prévisions les plus dystopiques.
Pendant ce temps, GPT-4 a tranquillement passé le test de Turing. Ce test imaginé en 1950 par le génial Alan Turing consiste à déterminer si une machine peut simuler un être humain au point de tromper un véritable être humain lors d’une conversation textuelle. 500 participants ont donc été invités à communiquer textuellement avec ELIZA (un logiciel avec des réponses pré-programmées), GPT-3.5, GPT-4… et un véritable être humain. A la fin de ces conversations textuelles, chaque participant devait préciser s’il pensait avoir discuté avec une IA ou avec un être humain.
Alan Turing, l’homme qui a imaginé le test qui porte son nom
A ce petit jeu, ELIZA n’a convaincu de sa fausse humanité que 22% des participants. C’est beaucoup mieux pour GPT-3,5 et GPT 4 qui ont su se faire passer pour des humains avec respectivement la moitié et 54% du panel. Qu’en conclure ? Beaucoup plus de choses sans doute que ce qu’en conclurait certainement Yann Le Cun, et beaucoup moins que les hypothèses forcément dystopiques qui seraient brossées par Altman ou Musk. Et un premier élément de réflexion : malgré sa faculté à se faire passer pour un être humain lors d’une conversation, GPT-4 n’est pas réellement intelligent au sens d’une capacité d’adaptation globale à des contextes profondément changeants (1 point pour Le Cun).
Pour autant, cela ne signifie pas non plus que le franchissement de cette étape n’est pas sans conséquence sur le rapport entre les hommes et la machine. L’homme est déjà une machine biologique à communiquer (nous parlons à nos chiens ou à nos canaris) et cette capacité de communication se moque bien de la nature profonde de l’interlocuteur. Si un robot humanoïde avancé me parle comme un être humain (même s’il est aussi « intelligent » qu’une boite de conserve), il y a de fortes chances que je lui réponde de façon intelligible et en y ajoutant même de l’affect. A partir de là, l’impact d’une IA « Turing-compatible » sur l’humanité s’annonce de toute façon considérable, avant même que l’IA atteigne véritablement le stade de l’entité intelligente au sens humain du terme (ce qui demanderait aussi un peu plus de développement par ailleurs, le terme d’intelligence étant mis à toutes sauces alors qu’il n’est souvent même pas référencé correctement).
En fait : l’impact est déjà là : GPT-4 connait un succès sans précédent et GPT-4o s’annonce déjà. La voix « émotionnelle » de GPT-4o n’est pourtant toujours pas le signe d’une « réelle » intelligence artificielle, ce qui n’empêche pas la multiplication des articles sur de possibles scénarios, cette fois de plus en plus crédibles, sur le risque de relations sentimentales hommes-machines (un amour à sens unique est-il toujours de l’amour ? vous avez deux heures) ou d’une immission de plus en plus forte de l’IA dans nos vies quotidiennes. Des métiers disparaissent déjà massivement à cause de l’IA, bien avant donc que cette dernière soit dotée d’une quelconque « conscience ». Sam Altman et Elon Musk ont sans doute tord : l’IA ne mènera pas à l’apocalypse (ou alors dans tellement longtemps que ça n’a pas vraiment de sens d’en parler aujourd’hui), mais Yann Le Cun n’a pas entièrement raison pour autant : nul besoin de que l’IA devienne une entité électronique réellement consciente d’elle-même pour impacter profondément nos sociétés modernes. Passer le test de Turing suffit.
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