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Alors qu’on semblait s’acheminer vers un accord à minima entre l’Europe et Google (concernant les modifications des résultats du moteur de recherche pour éviter le couperet anti-trust), la Commission européenne a finalement suivi les retours très négatifs des plaignants après les premières propositions du géant du web. En conséquence, et une fois n’est pas coutume, c’est le porte parole de la Commission, Antoine Colombani, qui a annoncé que Google devrait revoir sa copie. Il faudra faire vite, très vite puisque le mandat donné à la commission ne dure que jusqu’à la mi-novembre.
Microsoft, des éditeurs européens et d’autres sociétés concurrentes de certains services de Google réclament toujours l’ouverture de la plateforme publicitaire de Google, ainsi que des résultats de recherche affichés de façon à ne pas systématiquement favoriser les services « liés » de Google (ce qui a été interprété comme un abus de position dominante, y compris par la Commission européenne). Ces dernières semaines, alors que l’accord avec Google semblait se préciser, les pressions s’étaient faites beaucoup plus fortes sur la commission, de nombreuses voix, et pas seulement celles des concurrents directs de Google, s’étant alarmées du contenu des solutions proposées qui, dans bien des cas, pouvait conduire à un état de fait encore pire que celui qu’il était sensé combattre. Pas moins de 18 sociétés s’étaient alors jointes au concert de protestation.
Sommé de proposer un nouveau cadre d’accord en un temps record, Google n’a pas apporté de réponse circonstanciée à cette nouvelle donne, si ce n’est la très diplomatique déclaration d’usage : « Nous continuons à travailler avec la Commission européenne pour résoudre les problèmes qu’elle nous a indiqué » indique le porte parole de Google, Al Verney.
Comme souvent dans ce genre de dossier, Google ne se montre pas très enclin à modifier en profondeur son moteur de recherche, même lorsque les autorités anti-trust lui tombent sur le dos. Les atermoiements répétés face aux Cnils de différents pays européens, les propositions de solutions souvent très loin des récriminations initiales ont fini par littéralement empoisonner un dossier où l’on sent bien que Google tient à pouvoir continuer à jouer du poids énorme de son moteur de recherche (80% de Pdm européenne) pour promouvoir et favoriser d’autres services qui sont autant de nouveaux relais de croissance. L’Europe va t-elle plier devant un géant qui semble bien décidé à contourner toutes les demandes ? C’est toute la question, et l’enjeu, des deux prochains mois.
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