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La Commission européenne a ouvert la voie à de lourdes sanctions financières contre Meta en estimant que la maison-mère de Facebook et Instagram ne respectait pas les règles européennes d’utilisation des données personnelles pour la publicité ciblée.
Meta est contraint de demander le consentement des utilisateurs afin de pouvoir combiner des données issues de ses différents services, à des fins de profilage publicitaire. Pour s’y conformer, le groupe de Mark Zuckerberg a proposé aux utilisateurs de Facebook et Instagram un abonnement payant qui permet d’éviter d’être ciblé par la pub. En revanche, s’ils souhaitent conserver un service gratuit, ils doivent consentir à livrer leurs données.
« Meta a forcé des millions d’utilisateurs à travers l’UE à faire un choix binaire : payer ou consentir. Selon nos conclusions préliminaires, il s’agit d’une violation » du règlement sur les marchés numériques (DMA), a déclaré le commissaire au numérique Thierry Breton, sur X. Le DMA, entré pleinement en application début mars, « est là pour redonner aux utilisateurs européens le pouvoir de décision sur leurs données », a-t-il souligné.
Meta affirme de son côté que son modèle d’abonnement « est conforme au DMA ». « Nous nous réjouissons de poursuivre un dialogue constructif avec la Commission européenne afin de clore cette enquête », a déclaré un porte-parole du groupe.
La Commission européenne estime cependant que le modèle de Meta ne respecte pas le règlement de l’UE, en particulier car il « ne permet pas aux utilisateurs d’exercer leur droit de consentir librement à la combinaison de leurs données personnelles » entre ses différentes plateformes.
L’exécutif européen a souligné, dans un communiqué, que les géants de la tech, comme Meta, ont pu « imposer à leur vaste base d’utilisateurs des conditions de service leur permettant de collecter une quantité importante de données personnelles. Cela leur a conféré des avantages potentiels par rapport à leurs concurrents ».
Cette opinion, formulée à la suite de l’ouverture d’une enquête le 25 mars, est la deuxième mise en cause d’un géant du numérique dans le cadre du DMA. La Commission européenne avait épinglé la semaine dernière Apple, dont la boutique d’applications App Store violerait les règles de concurrence européennes.
Meta peut désormais exercer ses droits à la défense en ayant accès au dossier et répondre par écrit aux conclusions préliminaires. Si celles-ci étaient confirmées, la Commission adopterait une décision définitive de non-conformité d’ici fin mars 2025. Meta pourrait alors écoper d’une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaire mondial qui a atteint environ 125 milliards d’euros l’an dernier, soit une sanction pouvant dépasser 12 milliards d’euros si le groupe de Mark Zuckerberg ne se conformait pas aux règles de l’UE.
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