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La société d’intelligence économique et de cybersécurité Avisa Partners a mené une enquête d’ampleur sur l’étendue du marché noir des substances de médecine esthétique, des produits potentiellement dangereux accessibles en quelques clics sur le dark web. Si Avisa a signalé les entités identifiées aux autorités, la lutte contre ce marché parallèle s’avère particulièrement complexe, les comptes supprimés sur les réseaux sociaux réapparaissant presque immédiatement. Au détriment de leurs abonnés et victimes, bien souvent des adolescents vulnérables et influençables.
A : le web surfacique regroupe tous les sites publics indexés (blogs, sites de e-commerce, sites d’information, YouTube…).
B : le deep web est constitué de sites dont l’accès nécessite une connexion (messagerie électronique, portail bancaire, service d’abonnement…).
C : le dark web n’est accessible qu’avec des outils spécifiques, (comme le Navigateur Tor) et son contenu n’est pas indexé par les moteurs de recherche.
C’est une enquête inédite, menée des mois durant dans les bas-fonds du dark web, sur ces places de marché virtuelles où s’échangent, à l’abri des regards et des autorités de contrôle, toutes sortes de marchandises aussi illégales que, potentiellement, très dangereuses : des produits stupéfiants en tous genres, bien-sûr ; des médicaments contrefaits, à l’origine douteuse ou « tombés du camion » ; de faux documents officiels, comme des certificats, bidons eux aussi, de vaccination contre la Covid-19 ; etc. Mais depuis quelques mois, la « star » de ces produits illicites en vogue sur les forums et marketplaces du dark web semble bien être… la toxine botulique. Le fameux botox, pour les intimes et les adeptes, de plus en plus jeunes, avides et nombreux, de la médecine esthétique sauvage, réalisée hors de tout cadre légal et sanitaire.
Cette investigation au long cours, menée par les équipes cyber de la société d’intelligence économique et de cybersécurité Avisa Partners et supervisée par l’un de ses associés, Matthieu Lebeau, vient de donner lieu à la parution d’un livre blanc intitulé TikTok, Botox & Dark Web : injections à comparaître ?. Si le document se propose d’étudier en détail les ressors entourant le succès grandissant de certains actes de médecine esthétique – ressors au premier rang desquels le rôle prépondérant pris, depuis les prémisses de la crise sanitaire, par les réseaux sociaux dans la banalisation d’une beauté standardisée auprès des adolescents –, il donne aussi à s’immerger, au travers d’une plongée saisissante, dans les tréfonds de ce véritable « marché gris des injections de produits de santé » en pleine expansion.
Au terme de leurs recherches, les cyber-enquêteurs d’Avisa Partners sont parvenus à identifier une dizaine de places de marché vendant, en toute illégalité, du botox et autres « substances injectables à visée esthétique contrefaites, dont la mauvaise qualité est susceptible de provoquer des effets indésirables ». Pour Matthieu Lebeau, l’existence de « ces marketplaces démontre qu’il est relativement simple de se procurer à bas prix ces produits, comme la toxine botulique » – une substance qui, à la différence de l’acide hyaluronique, disponible sans ordonnance en pharmacie, est plus sévèrement contrôlée et fait donc l’objet d’un véritable trafic. En cryptomonnaies, bien-sûr, un mode d’échange qui complexifie encore davantage l’identification des vendeurs, des receleurs comme des acheteurs.
Difficile aussi, pour ne pas dire impossible, de déterminer avec certitude si les produits vendus sur ces marketplaces proviennent de laboratoires ayant pignon sur rue ou s’il s’agit de contrefaçons pures et simples. Un flou qui n’arrête pas les centaines d’injecteurs illégaux qui sévissent en France dans les arrière-cuisines et autres appartements Airbnb loués pour l’occasion : « comme ces pseudo-spécialistes n’ont pas aisément accès à des produits fiables », met en garde le livre blanc, « la possibilité qu’ils se rabattent sur des contrefaçons du dark web, des préparations non purifiées et non stérilisées, ou d’autres solutions inappropriées (huile de paraffine, silicone industriel, etc.) ne saurait être écartée ». Avec les risques inhérents à de telles pratiques : infections, gonflements du visage, nécroses, amputations et parfois même décès.
Véritable marché parallèle, le web représente aussi pour ces injecteurs du dimanche une plateforme de choix pour faire la publicité, gratuite, des actes qu’ils proposent à des prix défiant toute concurrence – souvent au moins deux fois moins chers que ceux réalisés par les professionnels de santé qui demeurent, en France, les seuls à pouvoir réaliser légalement ces actes médicaux. Avisa Partners a ainsi pu identifier, sur le réseau social Instagram, « plusieurs dizaines de comptes proposant des offres d’injection ». Tout en évitant de les mentionner dans le document, les équipes de Matthieu Lebeau ont placé les entités identifiées (pharmacy stores présents sur les marketplaces du dark web, comptes TikTok ou Instagram faisant la promotion d’actes illégaux, etc.) sur une liste qui a été, par la suite, transmise aux services compétents de la gendarmerie nationale, spécialisés dans la lutte contre le marché noir en ligne.
Pas de miracle à attendre, cependant. Comme le reconnaît Matthieu Lebeau, les comptes signalés puis supprimés sur les réseaux sociaux sont, le plus souvent, recréés presque immédiatement. Certains restreignent aussi leur accès à leur seule communauté d’abonnés, rendant leur identification encore plus difficile. Plus généralement, et c’est aussi l’apport de ce livre blanc, s’attaquer à la médecine esthétique clandestine est une entreprise vaine si l’on ne cherche pas, parallèlement, à comprendre comment les réseaux sociaux et leurs influenceurs stars promeuvent une vision délétère de la beauté et de l’image de soi. Une standardisation de l’apparence physique qui fait des ravages chez les adolescents du monde entier, accentuant – voire créant de toutes pièces – des complexes physiques et psychiques face auxquels certains actes de médecine esthétique, eux-mêmes banalisés, apparaissent comme une réponse immédiate, facile d’accès et peu chère. Un cercle vicieux, en somme.
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