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L’année promet d’être rude pour la direction d’Activision Blizzard. Après une vague de licenciements qui avait déjà donné un goût amer à nombre de salariés du groupe, c’est une autre affaire, peut-être encore plus grave, qui est en train de faire tanguer l’un des plus gros éditeurs mondial de jeu vidéo. Etant donné l’ampleur qu’est en train de prendre ce scandale, sans doute est-il plus judicieux de retracer l' »affaire » Activision Blizzard en 4 actes, histoire d’y voir un peu plus clair :
Premier acte – Tout commence le 20 juillet avec une plainte du Department of Fair Employment and Housing (DFEH), une autorité de l’Etat de Californie, qui accuse l’éditeur d’avoir « favorisé » une culture du harcèlement, souvent d’ordre sexuel, qui cible quasi exclusivement les femmes (20% des salariés d’Activision). Les mots du DFEH sont forts et il est notamment question d’un harcèlement qui se serait terminé par le suicide d’une employée. Sont évoqués aussi des discriminations de type ethniques, et plus globalement une culture machiste largement répandue. L’acte d’accusation est d’autant plus implacable qu’il s’appuie sur de nombreux témoignages internes, dont certains de cadres dirigeants et au moins d’un directeur RH.
Bobby Kotick, CEO d’Activision Blizzard
Second acte – Activision Blizzard répond à cette plainte par un communiqué lapidaire, accusant les rapporteurs de la plainte de n’être que des « bureaucrates d’État irresponsables ». « La plainte du DFEH comprend des descriptions déformées, et dans de nombreux cas fausses, du passé de Blizzard » continue ce communiqué officiel. Dans la foulée, Frances Townsend, sponsor exécutif du réseau des femmes employées chez Activision Blizzard, enfonce le clou avec des termes encore plus salés. Pour de nombreux salariés, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Troisième acte – Un groupe de salariés rédige une lettre de protestation qui sera signée par plus de 2000 employés du groupe (sur 9500 salariés). On peut y lire notamment ceci : « Catégoriser les affirmations qui ont été faites comme ‘déformées et dans de nombreux cas fausses’ crée une atmosphère d’entreprise qui ne croit pas les victimes. Cela jette également un doute sur la capacité de nos organisations à tenir les agresseurs responsables de leurs actes et à favoriser un environnement sûr pour que les victimes se manifestent à l’avenir ». La missive demande aussi le renvoi de Frances Townsend.
Quatrième acte – En guise de protestation, des joueurs de World of Warcraft décident de manifester in-game ! La manifestation sera organisée par la guilde Fence Macabre. Des centaines d’avatars se sont ainsi réunis pour protester contre l’absence de réaction d’Activision Blizzard. D’autres joueurs quittent carrément le jeu.
Cinquième acte – Bobby Kotick, CEO d’Activision Blizzard, réagit enfin. Le ton est cette fois bien différent de celui du premier communiqué. Kotick fait son acte de contrition – » Je suis désolé que nous n’ayons pas pu offrir l’empathie et la compréhension adéquates » – mais surtout annonce des mesures rapides. « Nous allons immédiatement évaluer les manageurs et dirigeants de l’entreprise. Toute personne ayant entravé l’intégrité de notre processus d’évaluation des plaintes et de sanctions sera licencié. » Des cellules d’écoute seront mises en place et certains contenus de WoW seront retirés (notamment ceux relatifs à l’une des personnes ciblées dans la plainte).
Sixième acte (le dernier ?) – Une partie du personnel a manifesté aujourd’hui devant les locaux de la société à Irvine. D’autres ont tenu à montrer leur colère en ligne, via la hashtag #ActiBlizzWalkout.
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