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La purge a été totale. Donald Trump est désormais banni de Twitter, Facebook et SnapChat, son compte YouTube a été limité, et les réseaux sociaux de ses partisans ultra conservateurs impitoyablement éradiqués (retrait de l’app Parler puis suppression du host par Amazon). Malgré la violence un peu plus que symbolique des manifestants du Capitole (5 morts tout de même), on est en droit de se demander dans quel état réel se retrouve une démocratie qui élimine purement et simplement du jeu le représentant (tout aussi élu que Joe Biden) de 75 millions d’électeurs.
Se pose donc la question de la légitimité de ces censures en cascade, des censures décidées par des firmes privées qui ne peuvent pas ne pas savoir que leurs canaux de diffusion sont incontournables du fait même de leurs positions monopolistiques. De nombreux hommes politiques et intellectuels se sont depuis prononcés contre la décision unilatérale des GAFAs, de François Ruffin en passant Angela Merkel ou bien encore l’opposant russe Alexeï Navalny. D’autres s’en sont réjouis comme le très « woke » New-York-Times ou en France le psychanalyste Gérard Miller.
Qu’il s’agisse donc des laudateurs ou des contempteurs de ces bans massifs, leurs points de vue n’est pas lié à un camp politique ou une appartenance idéologique. Certains évoquent déjà la nécessité d’adapter les CGU des GAFAs aux lois nationales relatives à la liberté d’expression, afin d’éviter l’immixtion malsaine des plateformes dans le débat public. Face au feu des critiques, Jack Dorsey, le CEO de Twitter, a donc fini par réagir via un long communiqué (diffusé sur Twitter bien entendu) ressemblant plus à un faux mea-culpa.
Having to take these actions fragment the public conversation. They divide us. They limit the potential for clarification, redemption, and learning. And sets a precedent I feel is dangerous: the power an individual or corporation has over a part of the global public conversation.
— jack (@jack) January 14, 2021
Le patron de Twitter débute sa longue justification par un satisfecit global : « Je pense que c’était la bonne décision pour Twitter. Nous avons été confrontés à une circonstance extraordinaire et intenable, qui nous oblige à concentrer toutes nos actions sur la sécurité publique. Les préjudices hors ligne résultant de discours en ligne sont manifestement réels, ce qui motive avant tout notre politique et son application. »
Dorsey concède tout de même qu’un tel ban est « un échec dans la perspective d’un débat sain » et que « le fait de devoir entreprendre ces actions fragmente la conversation publique. Ils nous divisent. Ils limitent le potentiel de clarification, de rédemption et d’apprentissage. Et créent un précédent qui me semble dangereux: le pouvoir qu’un individu ou une entreprise a sur une partie de la conversation publique mondiale ». Le CEO va même plus loin dans son auto-critique en déclarant que de telles décisions pourraient à terme détruire « l’objectif noble et idéal d’un internet ouvert ».
This moment in time might call for this dynamic, but over the long term it will be destructive to the noble purpose and ideals of the open internet. A company making a business decision to moderate itself is different from a government removing access, yet can feel much the same.
— jack (@jack) January 14, 2021
Tout ceci serait bel et bien recevable si Jack Dorsey ne récitait pas derrière la litanie traditionnellement libertarienne de nombre de patrons de la high-tech américaine. Ainsi, Dorsey rêve à voix haute d’un internet qui ne soit pas « contrôlé ou influencé par un seul individu ou entité »… tout en annonçant qu’un groupe interne à Twitter travaille déjà sur un standard pour cet internet ouvert ! On fait mieux en terme d’ouverture.
Plus problématique encore, l’objectif avoué et idéalisé d’un internet « pacifié » et sans aucun heurts rentre en contradiction frontale avec le principe même du débat démocratique où les opinions divergentes peuvent s’affronter sans qu’un camp n’ait le pouvoir de censurer (on dirait plutôt « canceller » aujourd’hui) la parole de l’autre camp (la censure au nom de la tranquillité ?). Rien non plus concernant les cadres légaux encadrant la liberté d’expression, qui sont pourtant l’instance de contrôle à minima que se doivent de respecter les individus, une instance à laquelle devrait d’ailleurs AUSSI se soumettre les grands groupes de la tech…
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21 Nov. 2024 • 20:09
21 Nov. 2024 • 18:56
21 Nov. 2024 • 18:44
Arrêtes de tenter de noyer le poisson.
Si y’avait besoin de twitter pour qu’il y ait de la violence dans le monde ça se saurais.
Aucune censure n’est bonne , le débat , l’échange.