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L’intégration native de l’eSIM dans les smartphones bouleverse en profondeur l’écosystème mobile. Son adoption progressive modifie les usages et remet en cause le rôle des opérateurs historiques. La place centrale de la carte SIM physique appartient peut-être bientôt au passé.
Permettant de gagner en encombrement interne, l’eSIM laisse la place à des composants essentiels, comme des batteries plus grosses. Son absence de support physique élimine le besoin de manipuler ou d’attendre une carte SIM, rendant l’activation plus rapide, même lors de voyages à l’étranger. Elle permet également de jongler entre plusieurs profils sur un même appareil, qu’il s’agisse du travail, de la vie personnelle ou de déplacements à l’international.
Aujourd’hui, bon nombre de smartphones en France embarquent simultanément une eSIM et un traditionnel tiroir pour loger une carte SIM physique. Toutefois, l’eSIM commence seulement à s’imposer, bien que la tendance s’accélère. L’iPhone Air figure comme le premier smartphone d’Apple exclusivement eSIM. Aux États-Unis, tous les iPhone ont renoncé à tout logement physique pour la carte SIM, et ce depuis quelques années. Il y a aussi le cas de Google qui a fait la même chose avec ses Pixel 10.
Les opérateurs cherchent à accompagner ce virage technologique. La mutation va au-delà des aspects techniques :l’eSIM représente un défi fondamental pour la pérennité même de leur modèle économique. L’accès direct au consommateur devient possible pour de nouveaux acteurs comme Airalo, Holafly, Revolut ou NordVPN, qui proposent déjà des forfaits eSIM, sans passer par les circuits traditionnels. Cette diminution du rôle des intermédiaires risque de réduire considérablement le rôle des opérateurs, qui pourraient se limiter à la gestion pure du réseau, perdant contact avec les clients.
La suppression de la carte SIM physique et de ses points de vente restreint aussi la capacité des opérateurs à proposer des services additionnels. Les parcours d’activation pourraient davantage s’effectuer via le smartphone. « Apple ou Google pourraient permettre à leurs clients de choisir directement leur forfait mobile sur leur terminal », redoute un cadre d’un opérateur français cité par Le Monde.
Pour conserver leurs parts de marché, les opérateurs multiplient les initiatives. Bouygues Telecom a ainsi lancé en mai InternationalSIM : des forfaits eSIM prépayés déployés dans plus de 200 pays afin de retenir les voyageurs tentés par la concurrence étrangère.
Ce scénario fait craindre dans le secteur une répétition de l’histoire des messageries instantanées comme WhatsApp, qui avaient largement réduit les revenus issus des SMS, notamment ceux venant du hors forfait. Les fabricants de smartphones jouent d’ailleurs un rôle crucial dans la démocratisation de l’eSIM et pourraient, à terme, négocier directement de la data à revendre aux consommateurs fragmentés. Apple pourrait par exemple proposer un forfait avec 100 Go de data directement lors de la configuration de l’iPhone.
La généralisation de l’eSIM reste toutefois récente. Lancée il y a environ six ans, elle ne représentait encore que 10 % des connexions mobiles mondiales en 2023 selon le cabinet Roland Berger, qui anticipe néanmoins une adoption massive à 75 % des smartphones d’ici 2030.
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