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Un rapport d’enquête parlementaire très attendu vient de pointer du doigt les dangers psychologiques et sociaux de TikTok sur les mineurs. Après près de 95 heures d’auditions et de nombreux témoignages, les députés décrivent la plateforme comme un « océan de contenus néfastes », largement hors de contrôle. Leur constat est sévère : TikTok exerce une influence préoccupante sur la jeunesse et alimente des comportements addictifs. Pour y faire face, la commission propose 43 recommandations visant à protéger efficacement les enfants et adolescents.
Le rapport met en évidence la variété de contenus dangereux diffusés sur TikTok : incitations au suicide, astuces d’automutilation, canons de beauté malsains favorisant les troubles alimentaires, désinformation médicale, discours haineux, sexisme et même pédocriminalité. Ces vidéos circulent massivement et atteignent des millions de jeunes utilisateurs. La viralité, renforcée par la logique de l’algorithme, contribue à banaliser la violence, la haine et les comportements toxiques.
Les parlementaires soulignent aussi la présence d’idéologies dangereuses, comme la promotion du masculinisme ou la diffusion de propos discriminatoires. Pour les rapporteurs, la plateforme ne se contente pas d’héberger du contenu problématique : son fonctionnement favorise sa propagation et l’expose particulièrement aux mineurs.
Selon les députés, l’algorithme de TikTok repose sur une mécanique addictive : il ne sélectionne pas les vidéos en fonction des préférences déclarées par les utilisateurs, mais du temps de visionnage. Résultat : les contenus les plus extrêmes, choquants ou sensationnalistes sont privilégiés, car ils captent plus longtemps l’attention. Ce mécanisme crée un cercle vicieux où les jeunes sont entraînés dans des spirales de contenus anxiogènes ou dangereux.
Le rapport insiste sur le fait que la priorité de TikTok n’est pas le bien-être des utilisateurs, mais le profit généré par la publicité ciblée. Ce modèle économique, qui mise sur la dépendance, accentue l’exposition des mineurs aux contenus toxiques et favorise des comportements d’addiction proches de ceux observés dans les jeux d’argent.
Les experts auditionnés dressent un tableau inquiétant des conséquences psychologiques : augmentation de l’anxiété, perte de confiance en soi, troubles du sommeil, difficulté de concentration et dépendance croissante aux écrans. Certains mineurs reconnaissent eux-mêmes les effets délétères de la plateforme, tout en avouant leur incapacité à s’en détacher. Le rapport évoque aussi des risques plus graves, comme la banalisation de comportements dangereux et le passage à l’acte dans des situations de fragilité psychologique.
Au-delà de la santé mentale, TikTok a également des effets sur la sociabilité et le développement cognitif des jeunes : perte de repères, isolement social, fragmentation identitaire et désinformation sur des sujets de santé. Ces impacts soulignent l’urgence d’une régulation plus stricte.
Pour endiguer cette influence, la commission propose des mesures fortes. La plus emblématique est l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Pour les 15 à 18 ans, un couvre-feu numérique interdirait l’accès aux plateformes entre 22 heures et 8 heures, afin de protéger le sommeil et de réduire l’exposition nocturne aux contenus addictifs.
Le rapport insiste également sur la nécessité d’un contrôle d’âge efficace, afin d’éviter les simples déclarations de date de naissance, facilement contournables. Les parlementaires appellent à une meilleure coopération avec les autorités européennes pour imposer des méthodes de vérification fiables.
La protection des mineurs passe aussi par une implication accrue des parents. Le rapport propose la création d’un délit de négligence numérique pour sanctionner les comportements jugés irresponsables. Il recommande aussi le lancement d’une campagne nationale d’information et l’intégration de modules de formation pour les familles, dès le carnet de santé de l’enfant.
L’école est également placée au centre de la prévention. La commission préconise une décroissance digitale avec l’interdiction des téléphones portables dans les lycées et la généralisation du dispositif “portable en pause”. Elle recommande aussi de renforcer la sensibilisation des élèves aux dangers du numérique à travers des cours adaptés, afin de développer leur esprit critique face aux contenus en ligne.
Si ces propositions sont ambitieuses, leur application reste incertaine. La loi sur la majorité numérique, votée en 2023, n’a toujours pas été mise en œuvre à cause de doutes sur sa compatibilité avec le droit européen. Le contrôle de l’âge et l’instauration d’un couvre-feu numérique posent également des questions techniques et financières complexes. À cela s’ajoutent les résistances des grandes plateformes et le lobbying intensif de TikTok, qui freinent toute régulation.
Malgré ces obstacles, le rapport se veut un électrochoc politique. En soulignant la gravité des risques et en proposant des mesures radicales, il cherche à provoquer une prise de conscience nationale et européenne. L’enjeu est de taille : protéger les jeunes générations contre les effets délétères d’un réseau social devenu incontournable mais particulièrement nocif.
Avec ce rapport, les députés espèrent provoquer un électrochoc. Mais entre contraintes juridiques, lobbying des plateformes et doutes sur la faisabilité, l’avenir de ces recommandations reste incertain.
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