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Pour la première fois de l’histoire du géant mondial de l’électronique, les travailleurs de Samsung Electronics se sont mis massivement en grève. Ce mouvement historique démarré le vendredi 7 juin survient alors que l’entreprise coréenne fait face à une concurrence croissante de la part d’autres fabricants de puces (TSMC, Qualcomm), une croissance poussée par la forte demande en processeurs taillés pour l’IA.
La grève, organisée par le National Samsung Electronics Union (NSEU), soit le plus grand syndicat de l’entreprise, s’est déroulée au bureau de Samsung à Séoul. Les négociations sur les primes salariales et les congés étaient jusqu’ici dans une impasse, ce qui a provoqué un débrayage d’une journée. Si l’on en croit le New York Times, la plupart des grévistes appartiennent à la division puces de Samsung. Pour rappel, Samsung Electronics est une filiale qui comprend les technologies grand public, les appareils électroménagers et les semi-conducteurs, tandis que Samsung lui-même est un conglomérat plus vaste avec des intérêts commerciaux divers.
Bien que l’on ne connaisse pas le nombre exact de membres du NSEU participants à la grève (le NSEU compte 28400 membres au total), les quelques retours suggèrent qu’il est peu probable que la grève ait un impact sur la production de puces ou provoque des pénuries de composants. Les dirigeants syndicaux ont informé Bloomberg d’éventuelles actions supplémentaires si la direction ne répondait pas à leurs attentes. Le timing est particulièrement difficile pour la division de fabrication de puces de Samsung, qui a enregistré une perte importante l’an dernier en raison d’un manque de préparation face à la demande explosive sur les puces d’IA. Cette inertie a permis au concurrent SK Hynix de passer en tête sur la fabrication de puces mémoires.
Ce mouvement de grève est particulièrement notable en Corée du Sud, étant donné le rôle crucial de Samsung dans l’économie du pays (ce dernier contribue à environ 20 % du PIB de Corée du Sud)… et les pratiques antisyndicales illégales (et régulières) du fabricant. En 2020, Lee Jae-yong, alors héritier et aujourd’hui président exécutif de Samsung Electronics, s’était même engagé à mettre fin aux politiques antisyndicales de l’entreprise.
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