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Amazon annonce que la police ne pourra plus demander aux particuliers qui ont des caméras connectées Ring de leur envoyer directement des vidéos. Cela représente une victoire pour les associations de défense des droits humains.
« Les organismes de sécurité publique, tels que la police et les pompiers, peuvent toujours utiliser l’application Neighbors (Voising) pour partager des conseils de sécurité utiles, des mises à jour et des événements communautaires », indique Amazon sur son blog. « Ils ne pourront plus utiliser l’outil de requête d’assistance pour demander et recevoir des vidéos dans l’application. Les messages des agences de sécurité publique restent publics et pourront être consultés par les utilisateurs sur le fil d’actualité de l’application Neighbors et sur le profil de l’agence », ajoute la société.
Amazon commercialise sous la marque Ring une gamme de produits allant des sonnettes avec caméra intégrée aux alarmes pour les portes et fenêtres. Elles permettent de voir et contrôler à distance ce qui se passe devant chez soi, notamment en cas de livraison, de vol de colis ou d’intrusion.
Mais certaines utilisations de ces caméras et de l’application de voisinage inquiètent depuis des années des associations de défense des libertés publiques et des droits humains, comme Fight for the Future. Sa directrice, Evan Greer, a d’ailleurs aujourd’hui salué la décision d’Amazon comme une « victoire incontestable ». « La possibilité pour les forces de l’ordre d’utiliser l’application Neighbors pour demander en masse des images aux propriétaires de caméras a toujours été dangereuse et a eu pour effet avéré d’exacerber le profilage racial », a-t-elle expliqué.
Amazon a fait cette annonce parmi d’autres, dont l’ajout de fonctionnalités typiques des réseaux sociaux pour faciliter le partage de vidéos et photos divertissantes, sur l’entraide entre voisins ou des apparitions d’animaux sauvages, par exemple.
Selon Evan Greer, ce communiqué « révèle les véritables ambitions de Ring. Ils envisagent un monde couvert de caméras bon marché fabriquées par Amazon, où les gens se surveillent constamment et partagent les contenus, qu’il s’agisse d’un moment agréable ou d’un crime violent ». Les images « seront toujours accessibles à la police par d’autres moyens, notamment dans les municipalités disposant d’un registre des caméras », a-t-elle souligné.
En mai dernier, Amazon a accepté de payer plus de 30 millions de dollars à l’agence américaine de protection des consommateurs (FTC) pour mettre fin à des poursuites contre les produits Ring et Alexa, accusés de non-respect de la confidentialité des données des utilisateurs. Selon la FTC, Ring avait donné accès à toutes les vidéos des clients à tous les employés du groupe et des centaines de contractuels basés en Ukraine, « qu’ils en aient besoin ou non pour accomplir leur tâche ».
« Nous ne pouvons pas compter sur Amazon pour protéger nos données personnelles et nos droits civils. Nous avons besoin de lois », a assené Evan Greer.
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