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Sous l’ère Jim Ryan, Sony accentue plus que jamais son statut de boite de JV entièrement tournée vers les gros jeux de type « solo narratifs AAA », au vrai risque d’affaiblir la variété de son catalogue. Après la fermeture de Japan Studio, après les départs massifs chez Media Molecule (dont celui de Mark Healey le co-fondateur du studio) et l’abandon du génial Dreams, voilà que Sony met un terme à PixelOpus, les créateurs du très beau Concrete Genie.
Après ce joli nettoyage, il ne reste donc plus chez Sony que des studios dédiés au AAA (ou presque) et quand ils ne le sont pas à l’origine, le bon Jimmy les pousse à s’y mettre. PixelOpus n’était-il pas en train de travailler sur un gros titre sous Unreal Engine avant sa fermeture (et avait-il seulement l’envie et la carrure pour le faire ?). Media Molecule aussi a changé de braquet et planche désormais sur un titre « ambitieux » (difficile de ne pas y voir le signe du « AAA »), une décision qui aurait poussé Mark Healey à rendre son tablier.
Hormis Dreams (qui sera abandonné dans quelques semaines), les franchises Sony sont presque toutes des « solos narratifs vue à la troisième personne avec une DA « photoréaliste » ». Les franchises de Japan Studio ou de PixelOpus (deux studios qui ont fermé depuis) ne sont même pas représentées sur l’affiche. Les autres studios sont des studios de support technique.
Bref, chez Sony, et ce n’est pas nouveau, c’est la stratégie de la « blockbustérisation » du JV qui se poursuit à grand train, une stratégie là encore inverse de celle de son concurrent Xbox. Phil Spencer déclarait d’ailleurs il y a quelques jours dans une interview que l’objectif de Xbox n’était pas avant tout de créer ces fameux gros jeux qui pourraient plaire à tous mais plutôt de laisser libre cours aux équipes et à leur liberté de création : si Psychonauts 2 illustre bien ce mantra (mais le projet avait été initié avant le rachat de Bethesda), les sorties récentes de Pentiment et d’Hi-Fi Rush (86 et 89 de Metascore) finissent de convaincre que Xbox, pourtant souvent caricaturé comme l’éditeur du « pan-pan-vroum-vroum » se soucie finalement plus de diversité du média que le géant Sony et ses AAA plaqués or.
Tout ce qui sort du format « solo narratif+ vue à la troisième personne + rendu le plus photoréaliste possible » semble en effet impitoyablement rejeté par un Sony qui s’oriente quasi exclusivement vers des titres susceptibles de plaire à un très large public de joueurs… qui à son tour n’attend plus que ces AAA ; ce même public qui considère souvent le jeu indé ou les productions AA comme un simple casse-croûte, le budget d’un jeu définissant alors sa valeur. Ce revirement de Sony (par rapport à l’ère pré-Ryan) se traduit aussi par un dédain appuyé vis à vis des studios indés et de leurs jeux, repoussés au fin fond du Play Store, alors que dans le même temps Microsoft finance et soutient les indés via son programme ID@Xbox. Au plan strictement comptable, la stratégie de Sony est actuellement (très) largement gagnante, mais gare : les géants du SVoD (Netflix et Disney principalement) ont commencé à souffrir dès lors que leurs productions semblaient toutes sortir du même moule.
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