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L’intelligence artificielle alimente autant les fantasmes positifs que négatifs. Du Hal de 2001 à la voix sensuelle de Her, de Watson le champion d’échec à DeepMind le crack du Go, de Siri à Google Assistant, les déclinaisons de l’IA vont du logiciel utilitaire à la vision la plus futuriste. Afin d’éviter les dangers d’une IA en roue libre, qui prendrait toutes les décisions à nos places et finirait par instaurer un monde du contrôle ultra-rationnel (qu’on imagine pas loin d’une dictature numérique…), les géants de la Silicon Valley, soit Google, Facebook, Amazon, IBM et Microsoft, ont annoncé via un communiqué commun un partenariat destiné à mieux réfléchir sur les conséquences possibles des développements autour de l’IA.
Watson : le visage rassurant de l’IA…
Ce Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society s’incarne au travers d’une organisation à but non lucratif, dont l’objectif est de « recommander les bonnes pratiques » et de publier les recherches sous une licence ouverte; ces critères étant posés, on ne s’étonnera pas de constater qu’Apple ne participe pas à ce partenariat éthique, et qui vise à rendre les recherches autour de l’IA un peu plus transparentes (et sans doute ainsi moins effrayantes pour le grand public).
Mais demain ? A l’image, Hal, l’IA psychopathe du 2001 de Kubrick
Comme on s’en doute, la création de ce « tronc commun » de réflexion fait un peu tiquer outre-atlantique, certains spécialistes voyant dans cette initiative une manière d’avancer une forme de lobbying masqué. Il est vrai que le texte commun parle d »éduquer » le citoyen et le gouvernement, comme s’il fallait déjà habituer l’utilisateur lambda ou le politique non averti au fonctionnement des IA actuelles, qui fonctionnent toutes sur des méthodes de Deep Learning potentiellement très invasives (c’est une évidence concernant Google Assistant).
Ce groupe de réflexion sera composé à moitié de membres des 5 entreprises fondatrices et de l’autre moitié d’universitaires, de scientifiques, de philosophes en éthique, ou d’autres spécialistes. . On s’étonne tout de même de constater que les représentants des grosses entreprises US sont ici à parité avec les membres de la société civile. Ce qui chiffonne aussi, c’est le ton général, qui donne l’impression que l’IA, de toute façon il faudra s’y faire, étant donné que ces technologies devront être accessibles « au plus grand nombre ». Même si s’agit toujours de laisser le « dialogue ouvert sur les implications éthiques, sociales, économiques et légales de l’IA », on retrouve tout de même cette idée que l’IA est un rouleau compresseur dont les conséquences devront être évaluées après la tempête. Ce « positionnement » n’est pas forcément rassurant au moment même où Elon Musk (SpaceX) ou bien encore le physicien Stephen Hawkins se sont déclarés ouvertement hostiles à un développement effréné et sans contraintes des technologies d’IA…
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