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Imaginez un t-shirt capable de diagnostiquer vos paramètres physiologiques, d’identifier vos gestes et d’envoyer directement ces données à votre smartphone — le tout après un passage en machine. C’est désormais possible grâce à une percée dans le domaine des textiles intelligents : des chercheurs ont fusionné l’essence même du vêtement avec des circuits miniaturisés, transformant chaque fibre en un composant électronique autonome.
Dans une étude récemment publiée, des scientifiques présentent une fibre capable d’embarquer l’équivalent d’un système informatique complet : capteurs, processeur, mémoire, modules de communication et gestion énergétique. Contrairement aux vêtements intelligents actuels – qui reposent souvent sur des composants rigides cousus ou insérés dans le tissu – cette fibre opère à un niveau fondamental, intégrant toutes les fonctions dans une structure souple et étirable.
Chaque fibre intègre huit modules distincts : quatre capteurs (photodétecteur, capteur de température, accéléromètre, capteur photopléthysmographique), un microcontrôleur 32 bits, deux unités de communication et une gestion énergétique. Le design interne repose sur une stratégie 2D->3D : les puces plates sont reconfigurées via un interposer flexible pour s’aligner avec l’architecture cylindrique de la fibre. Pour préserver l’intégrité électrique en cas de déformation, les conducteurs en cuivre adoptent une structure hélicoïdale, capable de se tendre et de se contracter.
Plus qu’un simple composant isolé, cette fibre est pensée pour collaborer avec ses voisines. Le concept de « raisonnement distribué » permet à plusieurs fibres de communiquer entre elles et de combiner leurs analyses pour une prise de décision collective. Lors d’essais en condition réelle, les chercheurs ont intégré quatre de ces fibres dans un vêtement de sport — sur les manches et les jambes — et fait exécuter à un volontaire une série d’exercices (squats, fentes, rotations, planches).
Une fibre seule reconnaît les gestes avec une précision de 67 %, déjà remarquable pour un dispositif de cette taille. Lorsqu’elles opèrent en réseau, cette précision monte à 95 %, démontrant la puissance du traitement distribué et de la coopération entre fibres.
Si le domaine sportif semble le premier visé, les implications de cette technologie sont bien plus vastes. Dans le secteur médical, un simple pyjama doté de ces fibres pourrait surveiller en continu les constantes vitales, détecter une chute ou analyser le sommeil, et transmettre automatiquement les données aux professionnels de santé.
Dans l’industrie, des combinaisons intelligentes pourraient anticiper les mauvaises postures ou prévenir les troubles musculo-squelettiques. En milieu risqué, elles pourraient détecter des anomalies environnementales ou signaler une situation critique. Enfin, dans le divertissement ou la réalité virtuelle, ces textiles pourraient offrir un tracking corporel ultra-précis, ou même réagir aux émotions de l’utilisateur via des retours intégrés.
Malgré cet enthousiasme, plusieurs défis restent à résoudre pour voir cette technologie sortir du laboratoire. Le plus critique : l’alimentation électrique. Comment alimenter des centaines de fibres dans un vêtement sans batterie volumineuse ? Les pistes explorées incluent la récupération d’énergie cinétique ou l’intégration de micropiles textile.
La communication inter-fibres est un autre défi majeur. Il faut développer des protocoles à faible latence et haute bande passante, spécifiquement conçus pour ce milieu textile, afin d’assurer une coordination fluide et efficace. De plus, la durabilité doit être garantie : ces dispositifs doivent résister aux contraintes mécaniques (lavage, étirement, frottements) tout en conservant leurs performances à long terme.
La perspective de vêtements qui ne servent plus seulement à envelopper notre corps, mais à l’éclairer et l’augmenter, se rapproche aujourd’hui du plausible. Avec cette avancée, le tissu devient une interface intelligente, capable de réfléchir, de communiquer et d’évoluer en interaction avec son porteur et son environnement.
À terme, nos garde-robes pourraient se transformer en écosystèmes cognitifs portables, où chaque vêtement joue un rôle actif dans le traitement des données personnelles. Le chemin reste semé de défis, mais l’idée d’une symbiose entre textile et intelligence artificielle est plus tangible que jamais.
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