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Pour empêcher les mineurs d’accéder aux sites pornographiques, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) veut rendre temporairement obligatoire l’identification par carte bancaire, avant d’imposer une authentification plus solide dans un deuxième temps.
L’Arcom a présenté son projet de référentiel déterminant les exigences techniques que devront mettre en place ces sites pour bloquer leur accès aux mineurs, c’est-à-dire une solution concrète pour la vérification d’âge au-delà d’un simple clic.
L’instance souhaite imposer une identification à deux facteurs à chaque consultation de l’un de ces sites, sur présentation d’un document d’identité, d’une carte bancaire ou via l’utilisation de systèmes de vérification d’âge par analyse des traits du visage. Elle insiste également sur la protection des données personnelles : elle veut notamment que les services de vérification d’âge soient indépendants des sites concernés et respectent la confidentialité des données.
En outre, l’Arcom exige que les services concernés utilisent un dispositif dit de « double anonymat », permettant de transmettre une preuve de majorité sans divulguer l’identité de l’internaute. Mais les sites visés « demeureront libres de choisir les solutions de leur choix » du moment « qu’elles respectent les exigences techniques du référentiel ».
Pour laisser le temps aux sites pornographiques de se mettre en conformité, l’Arcom compte autoriser à titre temporaire, pendant six mois, que ceux-ci soient accessibles sur présentation d’une carte bancaire, à condition qu’il soit possible de vérifier que la carte existe et est valable, qu’elle dispose d’un système d’authentification forte et que cette vérification puisse être effectuée par un tiers indépendant.
Soumis à consultation publique, le projet pourra recevoir des contributions des différents acteurs du secteur jusqu’au 13 mai et ne pourra entrer en vigueur qu’après la promulgation de la loi pour « sécuriser » Internet (SREN), définitivement adoptée hier.
Cette loi donne à l’Arcom le pouvoir d’ordonner, sans le concours d’un juge, le blocage par les opérateurs télécoms et le déréférencement des sites pornographiques qui n’empêchent pas les mineurs d’accéder à leur contenu.
Dans le cas d’un site hébergé dans un pays de l’Union européenne, un recours devra être fait auprès des autorités locales. Si elle ne réagissent pas, l’Arcom pourra imposer les sanctions, comme pour les plateformes en France et à l’international.
Selon l’Arcom, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques en France. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant Internet se rendent en moyenne chaque mois sur ces sites.
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