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La vague anti-technologie n’a sans doute pas fini de déferler. La 5G serait dangereuse, le jeu vidéo débilitant et le streaming vidéo (Netflix, Apple TV+) afficherait une empreinte carbone déplorable. Sous prétexte d’écologie et de décroissance, on nous demande donc de changer radicalement nos modes de consommation, au nom bien sûr du sauvetage de la planète.
La simple lecture des « études » sur l’empreinte carbone du streaming avait déjà de quoi rendre perplexe, ces dernières ne prenant même pas en compte que les fermes de serveurs de nombre de géants de la tech (Microsoft, Apple, Amazon, Google) fonctionnent à plus de 90% à l’énergie solaire. Un rapport de l’agence internationale à l’énergie (IEA) donne désormais un poids considérable à ces doutes.
Factcheck: Streaming video on Netflix or YouTube has a tiny carbon footprint, contrary to widely quoted claims
Fully updated analysis from @IEA‘s @GeorgeKamiya for @CarbonBriefhttps://t.co/L1MGcKI2rz pic.twitter.com/5qs87uY9j2
— Simon Evans (@DrSimEvans) November 24, 2020
Le site de factchecking Carbon Brief a repris ces données afin de faire un petit état des lieux de la désinformation sur le sujet. Et les mots employés sont durs : « En nous appuyant sur l’analyse de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et d’autres sources crédibles, nous exposons les hypothèses erronées dans une estimation largement rapportée des émissions provenant de l’observation de 30 minutes de Netflix. Ceux-ci exagèrent l’impact climatique réel jusqu’à 90 fois. ». L’auteur de l’article se réfère ici à une fake news qui a largement circulé sur les médias mainstream : 30 minutes de streaming sur Netflix équivaudrait en pollution carbone à conduire sur 6 km dans un véhicule thermique.
L’IEA a même revu à la baisse l’empreinte carbone estimée pour une heure de streaming vidéo, qui est désormais en moyenne de 36gCO2 contre 82gCO2 dans la première étude. Là encore, l’IEA n’avait pas bien pris en compte les énormes évolutions de consommation des fermes géantes de serveurs. On est très loin des 1,6 kg de CO2 soit disant générés lors de 30 minutes de visionnage Netflix.
Ces données erronées largement reprises dans les médias proviennent du rapport du Projet Shift datant de 2015 et mis à jour en 2019-2020. Les chiffres de l’IEA montrent que le Projet Shift a énormément surestimé le bitrate (quantité de données transférées chaque seconde pendant le streaming), ainsi que la consommation moyenne des fermes de serveurs et des réseaux de communication. On ne parle pas ici de légères exagérations : le bitrate estimé par le Shift Project est 6 fois supérieur au bitrate moyen au niveau mondial.
Le Shift Project a rectifié cette erreur au mois de juin 2020, mais n’a toujours pas admis s’être trompé sur la consommation électrique estimée des fermes de serveurs et des réseaux (mobiles ou fixes). Le SP surestime ainsi la consommation électrique des centres de données d’un facteur 35 et la consommation des réseaux d’un facteur 50. Il se trouve cependant un cas où le projet Shift sous évalue l’empreinte carbone : « le projet Shift sous-estime la consommation d’énergie des appareils d’environ 4 fois, car il suppose que la visualisation ne se produit que sur les smartphones (50%) ordinateurs portables (50%). Selon Netflix , cependant,70% de l’écoute se produit sur les téléviseurs, qui sont beaucoup plus énergivores que les ordinateurs portables (15% de visualisation), les tablettes (10%), et les smartphones (5%). »
Carbon Brief note enfin que les progrès technologiques permettant d’augmenter l’efficience énergétique du streaming (de la ferme de serveurs aux appareils utilisés pour le visionnage) sont en proportion nettement plus rapides que l’augmentation de la base d’utilisateurs de ces services.
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