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Après des débuts difficiles malgré des prémisses et présentations sur le papier prometteuses, une bêta qui a peiné à convaincre et une sortie en 2014 pas forcément bien reçue (et qui m’avait à titre personnel énormément déçu), le MMO basé sur l’univers phare de Bethesda, The Elder Scrolls Online, a su se reconstruire et se battre pour peu à peu regagner l’amour des joueurs. En 2015, le jeu était réédité sous un nouveau nom, The Elder Scrolls Online: Tamriel Unlimited. Divers changements dans les systèmes de jeu et l’équilibrage ont alors été effectués, mais c’est surtout la suppression d’un abonnement mensuel obligatoire qui a changé la donne. A partir de là, un abonnement était toujours possible, mais plus nécessaire, il offrait – et offre toujours aujourd’hui – des couronnes, la hard currency du jeu qui permet d’acheter diverses améliorations qui ne nuisent pas à l’équilibrage, mais aussi des bonus d’expérience, et d’or gagné en tuant des ennemis, ainsi que l’accès aux DLC sans avoir à les payer individuellement. Voyons voir ce que sa dernière extension, Morrowind, a dans le ventre.
Sommaire
Posons d’abord le contexte: Cette extension n’est pas faite uniquement pour compléter l’expérience des joueurs vétérans. Les nouveaux joueurs pourront y jouer sans problème. Allons même plus loin, et disons le clairement: Elle représente un point d’entrée parfait pour quiconque voudrait se lancer dans l’aventure. En effet, les joueurs vétérans peuvent se rendre sur l’île en allant parler aux bons PNJ, tandis que les novices, juste après la création de personnage, se retrouvent littéralement embarqués dans l’expérience et ont droit à un tutoriel sur les bases du jeu – que les joueurs plus anciens pourront eux passer. Et le sentiment se confirme rapidement, puisqu’en 20 minutes montre en main il est possible en trouvant la quête appropriée d’avoir une première habitation. Et la mise à jour d’octobre, One Tamriel, depuis laquelle le niveau des zones s’adapte au niveau du joueur qui les traverse, permet à ces nouveaux aventuriers d’explorer sans barrière artificielle ce nouveau monde qui s’ouvre à eux.
Du début à la fin de cette nouvelle aventure qui nous est proposée, Morrowind reste marqué par les qualités et les défauts qui ont fait les jeux Elder Scrolls. La trame principale emmènera le joueur dès son arrivée sur Vvardenfell dans les conflits internes des différentes sociétés habitant l’île. Et très vite on se sent pris dans la narration qui nous fait parcourir les quatre coins de cette nouvelle zone, à la recherche des solutions aux problèmes qui pourraient bien apporter la ruine et la destruction sur tout le royaume. Bien entendu, sur le chemin, de nombreuses autres histoires viennent étoffer cet arc principal, et le joueur pourra résoudre des expériences et conflits à échelles différentes. Enquêter sur un futur champ de Skooma pour la brigade des stups locale sous couverture, sauver des commerces locaux ou de façon plus classique sauver des pauvres hères capturés par des bandits, le spectre est assez large pour qu’on ne se lasse pas de ces petites histoires secondaires. Et si parfois elles sont cousues de fil blanc, comme la trame principale, l’expérience globale reste extrêmement agréable, l’écriture est intelligente, les dialogues piquants, les interprètes talentueux (du moins dans la version originale testée), pour un résultat final qui donne des personnages et un monde vivants. Même les plus stéréotypés d’entre eux arrivent, grâce au travail mis dans cet univers, arrivent à ne pas être plats. Tous ces éléments font de la narration dans Morrowind un point essentiel et bien réalisé qui trouve sa place dans ESO. Et que les vieux briscards se rassurent, ils trouveront de nombreux clins d’oeil et références au Morrowind original, dont les événements se déroulent 700 ans après l’époque d’ESO.
Des personnages et situations hauts en couleur
Sur le plan technique également, Morrowind est loin d’être parfait mais n’a aucun mal à convaincre. La bande-son tout d’abord, est bien travaillée, je mentionnais les dialogues plus haut, mais les bruitages du monde et de ses divers habitants, humanoïdes ou non, sont tout aussi efficaces pour insuffler de la vie dans cette île volcanique, et on sent sans problèmes les différences en passant d’une zone à l’autre, des plaines luxuriantes aux chemins rocailleux menant au volcan. La musique de soutien joue très bien son rôle, on retrouve des airs plus ou moins connus qui viennent renforcer avec efficacité l’émotion que doit ressentir le joueur, ou l’ambiance du lieu en question. Une taverne sans barde, sans bruits de clients affairés, peut très facilement ruiner une expérience. Ce n’est pas le cas dans Morrowind, on prend même du plaisir à s’oublier volontiers au coin du feu à écouter les différentes chansons des joueurs de luth. Côté graphismes, malgré un moteur vieillissant, Vvardenfell est très bien dépeint, et là encore chaque zone de l’île a son ambiance propre, notamment grâce à un bon travail de la lumière, des couleurs et de la profondeur de champ. Les animations des personnages restent un peu raides, et les textures ne sont pas toujours très propres, mais l’ambiance globale du titre n’en souffre pas.
Les grottes ont leur ambiance et leur lumière propres
Du neuf, mais pas de révolution. La nouvelle classe disponible, le Gardien, est définitivement fun à jouer. Basé sur les invocations, il peut se développer selon différents chemins, que ce soit du dégât, du soin à rôle de soutien, ou un mage plus orienté sur le contrôle. Mon nouveau sort du coeur fait son apparition dans cette classe: l’invocation d’un grizzly qui se jette férocement sur toutes les jugulaires à portée de dents. L’île en elle-même propose de nombreuses activités. Les quêtes, bien sûr, y occupent une place de premier choix et en plus de leur excellente écriture déjà mentionnée, elles proposent parfois des choix avec des conséquences plus ou moins drastiques. De plus, toutes ne sont pas forcément résolues par la force, on peut également pour éviter le conflit faire preuve de ruse, de persuasion, ou même de corruption. Mais ce n’est pas tout, puisqu’on trouve également sur l’île de nouveaux donjons et grottes à visiter et explorer, seul ou en groupe. C’est d’ailleurs une grande force de Morrowind, le jeu peut se faire en solo ou en groupe, et même si la seconde option est bien plus amusante avec un bon groupe d’amis, les joueurs old school préfèreront sans doute, au nom de l’immersion, faire le jeu en loups solitaires. Autre grande nouveauté, les champs de batailles joueur contre joueur, en trois équipes de quatre qui s’affrontent pour le contrôle du champ de bataille. Ces combats se veulent tactiques et nerveux, et débloquent leur vrai potentiel quand il y a une réelle communication au sein des équipes. Mais très souvent, cette histoire se termine en joyeux chaos où il est aussi facile de passer un bon moment que de ressentir une frustration certaine. La faute à l’équilibrage, sans aucun doute, puisqu’il ne peut en aucun cas s’agir de mes skills.
Le monde est riche en créatures en tous genres
Sans conteste, Morrowind est une addition indispensable à l’expérience déjà bien complète qu’est ESO. Elle a ses fautes, et des compromis ont été faits pour permettre à l’univers extrêmement riche de Bethesda de pouvoir exister dans le format MMO, que ce soit sur le gameplay, l’équilibrage ou les graphismes. Mais en rien ces fautes ne ternissent le contenu généreux de cette extension, et c’est avec plaisir qu’on se perdra à nouveau pendant des dizaines d’heures à parcourir, combattre, explorer et (re)découvrir avec émerveillement ce monde plein de vie qui s’offre à nous.
The Elder Scrolls Online : Morrowind est disponible sur PC au prix de 58€, sur PS4 au prix de 49,90€ et sur Xbox One à 49,90€.
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