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TikTok accélère sa transition vers l’intelligence artificielle pour la modération de contenus. Cette stratégie entraîne une réorganisation majeure de ses équipes au Royaume-Uni, où plusieurs centaines de modérateurs risquent de perdre leur emploi.
TikTok a décidé de confier l’analyse des vidéos anglophones à des systèmes d’IA pour vérifier leur conformité aux règles de la plateforme. Selon l’entreprise, cette technologie est déjà efficace : « 85 % des contenus retirés pour violation de nos règles le sont automatiquement ». Pourtant, ce chiffre ne convainc pas tout le monde.
John Chadfield, responsable national pour le secteur technologique au syndicat britannique CWU, critique vivement cette approche. « Les employés de TikTok tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme sur les conséquences » de ces IA, qu’il juge « développées à la hâte et encore immatures ». Il ajoute que cette décision « mettra en danger des millions d’utilisateurs britanniques » en les exposant à des contenus inappropriés.
D’autres experts partagent ces inquiétudes. Lloyd Richardson, directeur de la technologie au Centre canadien de protection de l’enfance, souligne que l’IA peine encore à détecter certains contenus sensibles, comme les abus ou la cruauté. « Si l’on commence à utiliser l’IA pour réduire les effectifs de modération, cela réduira la sécurité » sur les réseaux, affirme-t-il. De son côté, Zhanerke Kadenova, une modératrice basée au Kazakhstan, insiste : « On ne peut pas faire confiance aux suggestions de l’IA […] la plupart du temps, elles ne correspondent pas ».
Malgré ces critiques, la modération humaine présente ses propres limites. Les modérateurs professionnels doivent visionner des contenus souvent choquants, allant de la violence extrême à la pédopornographie, ce qui nuit gravement à leur santé mentale. TikTok affirme que l’IA permet de réduire l’exposition des employés à ces contenus traumatisants. Cependant, la transition vers l’automatisation suscite des inquiétudes quant à la qualité du filtrage, surtout avec l’entrée en vigueur de réglementations strictes comme l’Online Safety Act au Royaume-Uni.
Cette réorganisation s’inscrit dans une stratégie globale de TikTok. En septembre 2024, l’entreprise a supprimé 300 postes de modérateurs aux Pays-Bas. En octobre, 500 autres ont été licenciés en Malaisie. Pour l’Allemagne, 150 modérateurs ont vu leurs postes menacés, provoquant des grèves. Au Royaume-Uni, TikTok précise que certains rôles de modération subsisteront et que les employés concernés auront la priorité pour des postes internes ou seront réaffectés vers d’autres bureaux européens, comme Dublin ou Lisbonne, ou chez des prestataires externes.
En France, la situation reste moins claire. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 2 juillet 2024, une représentante de TikTok indiquait que 509 modérateurs francophones couvraient l’Europe, mais aucune annonce récente ne précise l’impact de cette réorganisation sur ces équipes.
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