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Martin Bouygues s’est exprimé mardi soir devant commission économique de l’Assemblée nationale et a monté le ton. Le PDG du groupe Bouygues, qui comprend Bouygues Telecom, a critiqué l’Arcep, le gendarme des télécoms, de manière sèche. Il estime que l’Arcep prend des décisions sans pour autant se demander quelles en seront les conséquences, que ce soit au niveau des emplois ou encore de la finance.
« L’Arcep a fait une erreur d’analyse lors de l’attribution de la quatrième licence » considère Martin Bouygues. « Des avantages considérables ont été accordés au nouvel entrant, comme celui de l’itinérance 2G et 3G. Et les trois opérateurs historiques en payent le prix aujourd’hui ». Il estime que son opérateur, ainsi qu’Orange et SFR, ont perdu 3 milliards d’euros d’Ebitda (excédent brut d’exploitation) entre 2010 et 2013. Il ajoute que cela représente pour l’État un manque à gagner de l’ordre de 1 milliard d’euros d’impôts.
« Le bilan aujourd’hui est lourd » affirme l’homme d’affaires. « Aucun bilan chiffré précis et exhaustif n’existe. J’estime pour ma part que sur la totalité de la filière télécoms, ce sont probablement environ 50.000 emplois qui ont été détruits ». Martin Bouygues note avoir tenté de parler avec l’Arcep pour mettre les choses au clair. « Nous avons tenté dans un premier temps de parler avec l’Arcep pour montrer que la régulation devait aussi se préoccuper d’équilibrer le marché pour éviter qu’il ne s’autodétruise ». Mais au final, rien n’a été fait. « Nous avons eu en face de nous un régulateur surtout préoccupé de démontrer qu’il avait toujours raison dans ses choix, et que c’était cela le plus important ».
Pour finir, Martin Bouygues n’a pas apprécié la remarque faite par Jean-Ludovic Silicani, le président de l’Arcep, au sujet de Bouygues Telecom. L’homme avait évoqué une probable poursuite de la concentration du secteur après le rachat de SFR par Numericable en avançant le nom de Bouygues Telecom comme cible potentielle et en le qualifiant d’opérateur « le moins important » du marché. Martin Bouygues s’est interrogé, « Selon quels critères le président de l’Arcep juge-t-il que Bouygues Telecom est l’opérateur le moins important ? ».
Il est vrai que le marché des télécoms français est à ce jour un beau chantier. Il y avait au départ trois opérateurs. Free les a ensuite rejoints. Aujourd’hui, l’État et d’autres organismes se demandent si un retour à trois opérateurs n’est peut-être pas la meilleure solution pour le marché. Affaire à suivre.
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